samedi 7 juin 2014

Albert Camus - L'Etranger

  Un article sur un grand classique de la littérature française du XXème siècle.

Titre: L'Etranger
Auteur: Albert Camus
Genre: roman
Année de publication: 1942
Pays: France

Résumé
   Dans l'Algérie française des années 40, un homme, Meursault, modeste employé, vient de perdre sa mère. Ce deuil ne semble pas l'affliger plus que ça puisque, le lendemain même, il prend pour maîtresse une jolie jeune femme, Marie. Lors d'un séjour chez un ami, Raymond, Meursault se trouve amené à tuer un Arabe, ennemi de Raymond, alors qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens. Il est alors arrêté, mis en prison, et a la sensation que sa vie lui échappe, sans paraître plus s'en préoccuper.

Mon avis
   Ce livre m'a beaucoup surprise, principalement à cause du personnage étrange et indéchiffrable de Meursault. L'insensibilité, le fatalisme de ce personnage somme toute ordinaire, ni bon ni mauvais, mais n'éprouvant presque aucun sentiment, m'ont frappée. Le personnage, qui est également narrateur, est accablé par le poids du destin, de la fatalité, de l'absurdité de la vie. Son absence totale d'espérance, qui ne va même pas jusqu'au désespoir profond, mais qui est mêlée d'une résignation indifférente, m'ont terrifiée. Meursault est un incompris (d'où le titre, L'Etranger); 
; les autres personnages veulent absolument faire de lui un monstre.
   Le thème principal du roman est donc le destin: pour un moment d'égarement, pour quelques gestes insignifiants comme avoir pris du café au lait devant le corps de sa mère morte alors qu'il la veillait, détail qui aura beaucoup de poids le jour de son procès, la vie de Meursault lui échappe, il est condamné. Meursault n'a pas eu de chance, quelques coïncidences fatales l'ont mené vers la mort. On pourrait rapprocher cette oeuvre de la nouvelle La Parure, de Maupassant, où l'on perçoit de la même façon la toute-puissance du destin.
   Quant au style, il est, je l'avoue, un peu déroutant, surtout par le recours quasi-systématique au discours indirect ou indirect libre, qui sert pourtant de façon admirable cette distanciation du personnage par rapport aux évènements qu'il vit.
 
Mon verdict
4/5; un admirable roman tragique

   Je ne résiste pas au plaisir de partager quelques citations, très connues d'ailleurs, mais tout à fait représentatives du roman:
"Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." (Incipit du roman)
"Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait telle autre. Et après ? [...] Rien, rien n'avait d'importance et je savais bien pourquoi. Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas encore venues et ce souffle égalisait alors dans son passage tout ce qu'on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais."



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