Translate

lundi 10 mars 2014

Henri Troyat- La Fiancée de l'Ogre

   Voici enfin l'article promis sur ce livre d'Henri Troyat. Comme je suis fascinée par la Russie, son univers m'a bien plu...

Titre: La fiancée de l'Ogre
Auteur: Henri Troyat
Date de parution: 2004
Genre: roman- mémoires apocryphes
Pays: France- Russie

Résumé
   En 1809, après l'entrevue d'Erfurt où le tsar Alexandre Ier, bon gré mal gré, a assuré Napoléon de sa fidélité, la grande-duchesse Anna Pavlovna, fille du tsar précédent Paul Ier et soeur cadette d'Alexandre Ier, commence son journal, dans lequel elle raconte ses peines de coeur, assez particulières, il faut l'avouer. En effet, pour consolider cette alliance, Napoléon, après avoir divorcé de Joséphine, demande sa main. La jeune fille ne sait trop que penser: Napoléon n'a pas de sang royal, il a été l'ennemi de la Russie pendant plusieurs années, il est catholique mais surtout, il a vint-cinq ans de plus qu'elle. Cependant, attirée par la France et le destin hors du commun de son fiancé potentiel, Anna se prend à désirer de plus en plus ce mariage, et développe pour Napoléon, qu'elle n'a pourtant jamais vu, un attachement profond bien que secret, qu'elle n'ose confier qu'à son journal , et rêve de convertir Bonaparte à la cause de l'amitié franco-russe. Malgré ses timides tentatives pour influencer les décisions impériales, sa mère, l'impératrice douairière, et son frère le tsar opposent un refus à l'empereur des Français. Désespérée, Anna lui gardera cet attachement fidèle jusqu'aux heures heures sombres de Sainte-Hélène.

Mon avis
   J'ai plutôt bien aimé ce livre. En effet, l'identification au personnage principal de la grande-duchesse est très facile, ses réactions et sentiments sont ceux de toute jeune fille un peu rêveuse. Cette sorte d'amour irraisonné qu'elle développe pour un homme qu'elle n'a jamais vu est tout à fait intéressant. Elle donne libre cours à son imagination et à ses rêves, et a souvent des pensées contraires à celles de son entourage, mais, timide et effacée, elle n'a pas vraiment le courage ou la folie de faire en sorte qu'ils deviennent réalité. Peut-être est-ce mieux pour elle d'ailleurs... En cela, cette héroïne est tout à fait ordinaire. De plus, devenue plus mûre à l'âge de femme, elle a un regard parfaitement compréhensible sur ses rêves d'autrefois: loin de les regretter ou de les entretenir encore d'une façon maladive, elle réussit à les assumer tout en ayant compris leur extravagance et se satisfaisant enfin de son sort. L'empathie pour ce personnage est également très forte, on ne peut rester coi devant cette jeune fille de quinze ans, à peine sortie de l'enfance, dont on dispose comme d'un objet sans se préoccuper des ses desideratas.
   Ses positions plutôt pacifistes et ses réflexions sur la guerre sont à mon avis intéressantes. Le livre n'est pas non plus sans présenter tout un aspect historique, le Congrès de Vienne, à l'origine des frontières européennes du XIX è et la fin des conquêtes de Napoléon sont présentés du point de vue d'une Russe francophile, ce qui est assez original.
   J'ai trouvé ce livre, qui met en valeur l'importance du rêve, très réaliste, agréable et facile à lire, je le recommande donc à tous ceux qui aiment la Russie, l'Histoire et l'analyse psychologique, malgré une fin que j'ai trouvée un peu rapide.

Mon verdict
   4/5 , vraisemblable et agréable à lire.

  Je vous dis donc " До свидания" ou "au revoir" en russe !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire